Dans le cadre de la semaine des soins palliatifs qui s’est déroulée en mai dernier, la SSPAD a répondu à l’appel de l’Association canadienne de soins palliatifs qui invitait les professionnels des soins palliatifs à s’exprimer sur la question de la bienveillance au Canada. Voici le texte que nous avons partagé :

«  Vers un Canada encore plus bienveillant, hey ? »

Le Canada s’est construit sur la solidarité. Des femmes et des hommes venus d’horizons parfois très différents pour bâtir un monde meilleur, le cœur rempli d’espoirs et de rêves. C’est grâce à cette solidarité et à cette unité dans la diversité que les canadiens continuent de construire, jour après jour, un pays plus fort, plus tolérant et encore plus bienveillant. Au-delà des différences, le multiculturalisme offre aux canadiens une incroyable opportunité d’apprendre des uns et des autres; dans le respect des convictions, des croyances et des religions de chacun.

Si l’on se questionne par rapport à la place des soins palliatifs au sein de ce tissu solidaire, cela nous renvoie au rôle que tout canadien joue pour construire cette grande chaine humaine. Chaque canadien est un maillon de cette chaine de solidarité. Qu’il soit soignant, proche-aidant, ou simplement un ami de passage dans la vie d’une personne malade ou en fin de vie, il a un rôle à jouer. C’est ce rôle et lui seul, qui peut conférer aux soins palliatifs et aux soins de fin de vie une place sacrée dans le cœur de chaque canadien.
Bien plus qu’un simple témoin, tout citoyen est un acteur potentiel des soins palliatifs, le détenteur d’un savoir individuel qui pourrait bénéficier à d’autres pour continuer à agrandir cette chaine humaine. Une transmission indispensable à la diffusion de la philosophie des soins palliatifs à travers le pays. Comment être encore plus bienveillant alors ? Tout simplement en faisant de ces connaissances individuelles, un bien commun à partager et à chérir. Un trésor à offrir à son voisin, à son prochain. Où que nous soyons au Canada, quel que soit le pays d’où nous venons, nous avons tous, de près ou de loin; accompagné un proche, un ami, un enfant qui devait faire face à la maladie ou à la fin de sa vie. Ces parcours et ces expériences individuels doivent être partagés car tout canadien devra un jour jouer ce rôle. Sans transmission, ces connaissances seront perdues. Une forme de cercle vertueux est à stimuler, un passage de relais, un cycle à entretenir en permanence pour montrer aux canadiens qu’ils ne sont pas seuls. C’est en permettant à ce réseau solidaire de fonctionner et de communiquer entre ses forces vives que nous protègerons la place sacrée des soins palliatifs au sein de la société canadienne. C’est aussi de cette façon que nous pourrons protéger le respect de la dignité de chaque canadien lorsque la maladie ou la vieillesse l’emportera.

Alors comment faire ? Comment rediffuser ces précieux savoirs individuels à la communauté ? Nous pouvons penser à la création d’un réseau de proches aidants, un système de parrainage entre anciens et nouveaux proches aidants, une campagne transcanadienne de témoignages de proches aidants et de professionnels des soins palliatifs, etc. Les idées sont nombreuses, mais une chose est certaine : canadiennes et canadiens seront encore plus bienveillants s’ils passent le relais et partagent leurs savoirs pour faire de leurs expériences individuelles une aventure collective.

« Il n’existe pas d’autre voie vers la solidarité humaine que la recherche et le respect de la dignité individuelle. »

Pierre Lecomte Du Noüy